Si, comme au Maroc, une femme violée doit épouser son violeur ! Et si comme en Inde, il faut en plus qu’elle paye pour se faire épouser jusqu’à ce que son mari se soit lassé d’elle, mette le feu à son sari pour pouvoir en épouser une autre… et être à nouveau payé !… Mais pourquoi voudriez-vous que cela change ? 
     Le pire c’est que cela n’a rien à voir véritablement avec la religion. Les grands prophètes fondateurs n’ont pas écrit eux-mêmes les « Livres Saints », et leurs disciples ont transposé les belles idées qu’ils cherchaient à communiquer en les enrobant dans un contexte sociologique et coutumier qui pouvait paraître normal dans cette région et à cette époque.
    Mais de nos jours, comment admettre ces principes dépassés dans notre société scientifique et technologique. Il n’y a plus de raisons musculaire, encore moins intellectuelle,… Alors ? Je pense qu’il est difficile de renoncer au pouvoir, si petit soit-il ; se sentir supérieur, au moins aux femmes, doit déjà être une jouissance. Si, de plus la loi, faite par les hommes, leur interdit de s’instruire, de voyager seule, de sortir seule dans la rue, de conduire une voiture, de se faire soigner sans son mari… Quel plaisir !
     Malheureusement pour nous, ce sont les trois « religions du livre » (Judaïsme, Christianisme, Islam) nées au Moyen-Orient qui ont envahi le monde et l’image catastrophique d’une Eve, Instigatrice du mal, Complice de Satan, va rendre la femme impure à jamais.
     Même aujourd’hui, si chez les chrétiens ont ne se demande plus comme au Moyen-âge si elles ont une âme, il est toujours impossible qu’elles deviennent prêtres, et chez ceux qui veulent respecter la Bible au pied de la lettre, elles doivent être soumises à l’homme (Ephésiens 5,22-24).
      Dans le Judaïsme, elles ne peuvent devenir rabbins, ni parler dans une synagogue, (la plupart du temps, elles sont encore séparées des hommes), chez les Juifs Orthodoxes, elles doivent avoir la tête couverte (elles recourent parfois à des perruques !), n’ont pas droit de porter le pantalon et de montrer leurs jambes, toujours pour la raison d’être des instigatrices au péché de chair (voir article : Israël : la révolte de femmes contre la ségrégation sexuelle imposée par les "haredim" ("craignant Dieu").)
     Pauvres hommes, si faibles qu’ils ne peuvent voir un mollet sans risquer de se jeter sur ces femelles en chaleur !
     Je ne parlerai même pas des problèmes de l’Islam qui, eux, ont au moins l’excuse d’être une religion « jeune ».
Scène familiale de gynécée, lébès nuptial à figures rouges, v. 430 av. J.-C., Musée national archéologique d'Athènes.
      L’époque néolithique va tout changer. Avec l’agriculture, les villages vont pouvoir entreposer des céréales, des animaux d’élevage et donc attirer les voleurs, puis les tribus alentours, aux terres moins riches, et les premières guerres vont voir le jour. Alors, les hommes forts et violents vont devenir les protecteurs, puis les chefs, finalement, les nobles. Seule la force physique était à l’honneur et les Dieux les plus vénérés étaient ceux de la guerre.
     En cas de conflits, souvent les plus faibles donc les femmes étaient enlevées, violées,… Dans certaines régions, on va prendre l’habitude de les dissimuler dans les habitations (gynécées chez les Grecs, harems en Orient, …) et de les voiler.
   Quel meilleur moyen que la religion pour donner l’impression qu’il n’y a pas d’autres solutions ! Si c’est Dieu qui le dit, que sommes-nous pauvres mortelles pour nous rebeller ?
      Dans les zones plus froides, curieusement, les femmes ont continué à être mieux respectées : chez les Celtes, Germains, Scandinaves…
      De même, les religions étaient basées sur le culte d’une Déesse archaïque, créatrice de toutes choses, dont on a retrouvé plusieurs représentations dotées d’attributs féminins exacerbés. Les divers éléments de la nature étaient priés d’une façon animiste.
      Pour moi, ces hommes préhistoriques, loin d’être des brutes épaisses, devaient être beaucoup plus proches de notre animalité dans le sens noble du terme ; c'est-à-dire que leur instinct devait être plus aiguisé que le nôtre et donc ils devaient pouvoir avoir des contacts plus faciles avec les Esprits de la Nature, et les Dieux. Si les Celtes utilisaient les mégalithes,  mis en place par les hommes du néolithique, ce n’est pas pour rien. On a pu déterminer scientifiquement qu’ils se trouvaient dans des lieux particulièrement énergétiques : failles tectoniques, rivières sous terraines, veines de métal ferrugineux…).
Pourquoi les religions sont-elles misogynes ?
         Les archéologues et ethnologues ont déterminé que, pendant la préhistoire, les premières sociétés étaient matriarcales. On y  respectait la femme en tant que mère, réceptacle de vie, mais aussi en tant que sage. En effet les femmes vivent en général plus longtemps, elles acquièrent donc une profonde expérience. Elles sont aussi plus intuitives, et dans un milieu extrêmement dangereux, cela devait représenter un énorme avantage. Elles étaient responsables de la vie et du bien-être de leurs enfants, ce qui les rendait plus réfléchies, plus conscientes des risques, plus pacifiques ; elles prenaient leurs décisions  d’une manière moins précipitée que les hommes qui réagissent souvent sous le coup de la colère ou de la fierté. Les humains étaient alors peu nombreux et les conflits rares. La sagesse était plus cotée que la force brutale.
 
      Heureusement, grâce à l’instruction, aux moyens de communication, à l’influence des pays Européens (car les pays d’Amériques restes très rétrogrades en ce qui concerne les religions), j’espère une évolution rapide dans les mentalités. A quand une religion où les deux sexes seront vraiment complémentaires et égaux en valeur, en intelligence, en spiritualité, en amour ? Après tout, chaque société a la religion qu’elle mérite.
      Serait-ce à dire que ce sont les hommes qui inventent Dieu comme le pensent les athées ? Je ne crois pas. Dieu existe, il permet à des personnes particulièrement réceptives de divulguer quelques messages afin d’aider l’humanité à évoluer. Mais les disciples interprètent avec leur propre compréhension, le milieu dans lequel ils évoluent, les impératifs du moment, et malheureusement, rapidement, le désir d’obtenir du prestige, du pouvoir.
       Ainsi de belles philosophies se transforment en religions… misogynes.